Les sites Internet « verts » font rage, et si vous avez un projet de construction de site web, il se peut que l’argument écologique soit mis en avant par vos potentiels prestataires. Alors, réelle utilité ou simple stratégie marketing ?
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Un site web éco-responsable, c’est quoi ?
L’époque est à l’écologie. On vous parle de vert, d’économies, de recyclage, et beaucoup d’autres concepts très nobles dans leurs intentions.
Dans ce contexte, et si vous vous baladez parfois dans le monde du numérique, vous avez peut-être entendu parler de la nouvelle tendance dans l’univers du webdesign : les sites internet éco-responsables.
On a tous appris à séparer le plastique et les bouteilles en verre, mais pour un site, on fait comment ?
En quelques mots, on cherche à alléger la consommation en énergie à partir de quelques critères basiques :
- Choisir un hébergeur proche de chez nous et « vert », c’est-à-dire utilisant de l’énergie décarbonée par exemple, ou recyclant ses déchets (avant de vous engager, n’hésitez pas à aller vérifier qu’ils n’ont pas jeté le reste de pizza de la veille dans la poubelle jaune) ;
- Créer des pages légères et optimisées, avec des photos compressées et pas trop lourdes (si on ne voit pas votre tête parce que c’est trop flou, c’est peut-être pas plus mal…) ;
- Limiter les animations (en 2024, qui cherche encore de la fluidité ?) ;
- Utiliser des polices système, polices de base comme Arial ou Times New Roman (on va enfin pouvoir se remettre au Comic Sans !) ;
- Créer le moins de pages possible (tout constructeur de site qui se respecte sait que c’est l’idéal pour le SEO… non ?).
Et bien d’autres mesures.
Vous comprenez l’idée : si vous voulez être la Greta Thunberg du net, il suffit de faire un site moche et invisible.
Plus sérieusement, le site éco-responsable, concept intéressant en soi, n’est-il pas simplement une nouvelle mode destinée à se rendre plus attractif auprès de ses clients potentiels ?
Un impact environnemental… quasiment inexistant
L’empreinte carbone d’un site web existe, c’est évident. Mais à l’échelle globale, ça donne quoi ?
Selon une étude de GreenIT.fr, le secteur du numérique représente environ 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, et 78% de cette part vient de la fabrication des équipements électroniques.
En admettant que les 22% restants soient à la charge unique des vilains sites Internet que nous utilisons au quotidien (ce qui n’est pas le cas, les data centers servant en réalité à bien d’autres choses qu’à charger les pages de vos sites), on serait à 0,0088% de l’empreinte carbone mondiale attribuée aux sites web.
Il faut également rappeler que rendre un site web éco-responsable n’a pas vocation à le faire disparaître (bien qu’en suivant les consignes dictées il se pourrait qu’on ait cette impression). Il s’agit de l’optimiser au maximum.
En d’autres termes, si un site éco-responsable parvient à alléger sa charge énergétique de 20%, ce sera 20% en moins sur les cauchemardesques 0,0088% d’empreinte globale.
Un coup de génie !
Un handicap potentiel pour les entreprises
Les consommateurs infatigables que nous sommes privilégieront toujours le beau et l’agréable.
Imaginez que vous cherchiez une belle robe à acheter pour le mariage du cousin du mari de la tante : sur quel site auriez-vous tendance à vous attarder ? Celui qui a des éléments multimédias, des animations, une belle présentation et des fonctionnalités interactives ou celui qui ressemble à un brouillon Word créé sous Windows 98 ?
Une mauvaise expérience utilisateur signifie une diminution de l’engagement et donc des recettes de l’entreprise.
Par ailleurs, les démarches préconisées pour avoir l’étiquette « green » pourraient s’avérer coûteuses. Les petites et moyennes entreprises notamment seraient potentiellement amenées à sacrifier une partie de leur développement pour atteindre ces objectifs « écologiques ».
L’argument est présenté comme une plus-value incontournable à notre époque, la facture peut donc être salée.
Ne serait-il pas préférable d’allouer ces ressources à des initiatives et des actions dont l’impact positif sur l’environnement est bien réel ?
Sites Internet éco-responsables : le Greenwashing digital
Actuellement, il est difficile de définir des normes pour qualifier un site web d’éco-responsable. Quels sont les standards ? Quels changements concrets doivent être observés pour obtenir la certification « site bio » ?
Ce qui est moins difficile à quantifier, c’est l’impact positif sur l’image publique des agences de communication. Le greenwashing (ou éco-blanchiment) est une méthode marketing qui consiste à utiliser l’argument écologique pour lustrer son image de marque, sans faire de réelle différence dans la vraie vie.
À une heure où l’écologie fait fureur, mon petit doigt me dit que la notion de site Internet éco-responsable en est l’illustration parfaite.
Des pratiques déjà en place : ce qui fait un bon site web
Vous ne sauverez pas la planète en construisant un site web, de la même manière que vous ne la condamnerez pas parce que vous utilisez une police de caractère fantaisiste à la place de Times New Roman (néanmoins judicieux si vous écrivez un livre).
Les bons webdesigners n’ont pas attendu les écolos pour construire des sites Internet beaux et optimisés.
Un site Internet digne de ce nom se doit de présenter un certain nombre de caractéristiques, qu’on soit labellisé vert ou non.
Il est évident que les images doivent être compressées et légères.
Il est évident que si on utilise un CMS comme WordPress (ce qui est mon cas avec LaserWebdesign), il faudra limiter au maximum le nombre d’extensions (plugins).
Il est évident que le site ne doit pas être surchargé en animations, ce qui le rendrait lourd et lent.
Tous ces points sont essentiels à la réalisation d’un site de qualité, et surtout indispensables à un bon référencement naturel (SEO). Google veille au grain.
Les facteurs qui rendent un site performant et visible dans les moteurs de recherche sont de notoriété publique, et la rapidité d’un site, sa cohérence visuelle, son ergonomie générale, sont cruciaux dans la conception d’une plateforme en ligne.
De surcroît, faire appel à un hébergeur proche géographiquement a toujours fait sens, tant d’un point de vue communication que performance des serveurs (le site de LaserWebdesign est hébergé chez o2switch, société française).
L’écologie dans les sites web : qu’en est-il vraiment ?
Vouloir prendre soin de l’environnement est louable. Cependant, je vois venir les opportunistes qui vous vendront un site moche et sans envergure en vous disant que c’est pour le bien de la planète.
Alors oui, j’aurais pu vous faire une page sur laserwebdesign.fr vous expliquant à quel point je suis éco-responsable, que j’utilise la climatisation de manière raisonnable quand je travaille sur votre site (oui j’ai déjà lu ça). Mais pour moi, l’honnêteté reste une valeur primordiale dans une relation commerciale.
En réalité, l’étiquette « site éco-responsable » n’est qu’un joli emballage destiné à vous faire sortir le portefeuille. Un conseil, vérifiez ce qu’il y a dedans. Regardez les réalisations de l’agence : les sites sont-ils agréables à l’oeil ? Est-ce qu’ils sont intuitifs ? Est-ce qu’ils sont réactifs, ou au contraire le chargement de la page vous laisse le temps d’aller faire une sieste (c’est bien aussi) ?
Si tout est là, foncez ! Et n’oubliez pas d’éteindre la lumière en partant.